samedi 7 avril 2018

Gigante - Au nom du père - Pierre Bordage

Un roman SF gigantesque


Le résumé :

Lorsque Zaslo Merticant ethnolinguiste débarque sur Gigante, il a deux objectifs : retrouver la trace des gigantesques squelettes de créatures géantes disparues mis à jour par une expédition ethnologique dont on n'a plus eu de nouvelles depuis deux siècles TU, et tuer son père. 

Petit morceau choisi:

Je suis venu sur Gigante pour tuer mon père.
Mon père, parti il y a presque vingt ans TU d’Azadée, notre planète natale. Mon père, encore plongé dans son sommeil cryogénique quelque part dans l’espace. Il ne pouvait pas savoir que le système de propulsion des vaisseaux connaîtrait un développement fulgurant durant son propre voyage, que la vitesse des vols spatiaux serait multipliée par vingt grâce à l’utilisation de l’énergie noire : là où il mettra quarante années TU à parcourir la distance entre Azadée et Gigante, il ne m’en a fallu que deux. J’avais vingt ans lorsque j’ai embarqué à bord du Questor, et j’avais opté pour une cabine ordinaire, dépourvue du caisson de cryogénisation programmable, parce que je voulais être conscient de chacun des instants de mon périple. Après la mort de ma mère, plus rien ne me retenait sur Azadée. Le petit pécule dont j’ai hérité m’a permis de financer mon expédition.
Voilà donc sa principale motivation.
Mais la planète sur laquelle il débarque n'est pas ordinaire. Gigante a en effet des proportions hors normes:

Gigante porte bien son nom.
Dix-huit mille fois plus grosse que PrimeTerre, la planète mère ; cent quatre-vingts fois plus volumineuse que Soleil, l’étoile référentielle des Mondes affiliés.[...]
 Un jour dure ici deux mois de temps unifié. Il se divise en trente quartiers diurnes (du premier au trentième) et en trente quartiers nocturnes (du trente et unième au soixantième), chaque quartier se subdivisant lui-même en vingt vingtièmes ou vingtes (soit environ une heure de temps unifié) et en dix dixièmes ou dimes (soit deux heures de temps unifié).

Et le voyage ne va pas s'avérer simple:

Il me faut d’abord surmonter un obstacle de taille : les distances, énormes, qui réclament autant de temps que d’énergie. J’ai entendu dire que certains peuples ayant atterri depuis plusieurs siècles n’ont pas encore atteint leur destination sur Gigante. Les appareils volants ou les engins à voiles stellaires qui approchent la vitesse de 900 kilomètres/heure TU – 820 kilomètres/vingte – ont besoin de cinquante années TU – un peu moins d’une année locale – pour parcourir la moitié de la circonférence de la planète, soit 394,2 millions de kilomètres. S’il existe un moyen d’aller plus vite, je dois absolument le découvrir, même si la tâche me semble pour l’heure insurmontable.

Le décor étant planté, l'aventure peut commencer. C'est ainsi que Zaslo va embarquer  sur un vaisseau, un glisseur, en partance pour la région du Bragant où il espère retrouver les traces des créatures géantes; ce voyage doit durer vingt-cinq ans tant la planète est gigantesque, or Zaslo veut être revenu pour l'arrivée de son père qui aura à ce moment-là l'allure d'un homme de trente-deux ans, comprenez qu'il paraîtra dix ans de moins que son fils grâce à la magie de la cryogénie.
Mais tout ne se passera pas comme Zaslo l'avait escompté...

Mon opinion :

J'ai adoré ce roman, et surtout cette planète qui est en fait la véritable héroïne de ce roman. C'est une planète fascinante de par sa taille, d'abord, de par les distances qui obligent les voyageurs a utiliser la moitié de leur vie pour se rendre d'un point à un autre.
Les peuples qui se sont installés sur Gigante ne sont pas des natifs, ou du moins ne sont pas originaires de la planète, et ils sont tous pittoresques car différents aussi bien par leur histoire, leurs coutumes et aussi parfois leur morphologie. 
Les différentes régions de Gigante ne se ressemblent pas bien qu'elles aient toutes un point commun: l'hostilité de leur climat et de leurs conditions de vie. Ainsi, vers la région du Bragant, on trouve des lacs d'une substance verte qui tue un homme en quelques secondes. Les arbres font plus de deux cents mètres de hauteur et il faut au moins trente hommes pour encercler leurs troncs. La chaleur atteint des températures de plus de cinquante degrés et la gravité est difficile à supporter pour un voyageur novice.
La faune n'est pas en reste puisque certaines créatures sont plus proches des ptérodactyles voraces que des oiseaux que nous connaissons, tous à la dimension de la planète. D'autres sont encore plus terrifiants. 

Un bruit attira l’attention de Zaslo, qui se redressa et scruta la pénombre autour de lui. Il remarqua d’abord les lueurs jaunes phosphorescentes perchées à plusieurs mètres de hauteur. Elles ne relevaient pas des phénomènes électriques, elles brillaient au milieu d’immenses masses regroupées un peu plus loin.
Des yeux.
Un cri prolongé provenant de l’une des masses retentit comme une sonnette d’alarme. Zaslo discerna peu à peu les formes, les faces, les oreilles, les mufles, les crocs, les pelages, les pattes.
Des animaux. Mesurant à première vue une bonne dizaine de mètres au garrot. Frappant les ossements de leurs griffes recourbées.
Des marzongs.

Et puis, il y a les orages dévastateurs qui tuent chaque fois des centaines de gens, qui peuvent détruire une ville entière et contre lesquels il n'y a aucune parade.

Mais Zaslo au prix de grands sacrifices, va devenir un Voyageur bien particulier, et tout va changer pour lui, pour la planète....
Je vous laisse le plaisir de découvrir ce fabuleux secret.


L'île des disparus - La fille de l'eau - Camilla Sten et Viveca Sten

Par l'auteur des romans de la série Meurtres à Sandhamn





Le résumé :


Tuva est une adolescente de douze ans, qui vit dans une des îles de l'archipel de Stockholm avec son père et sa mère. Tous les jours, elle se rend à l'école en bateau en compagnie d'autres adolescents de son âge qui le lui parlent guère car Tuva est assez solitaire et elle se méfie de ses camarades de classe qui ne perdent pas une occasion de la traiter en étrangère. Mais depuis quelques temps Tuva qui adorait la mer a peur. Elle pressent un danger, fait des cauchemars qui mettent en scène sa noyade. Il faut dire que Tuva a eu un accident lorsqu'elle était petite et qu'elle a failli se noyer.
Or un jour, alors que son collège organisait une course d'orientation dans la forêt, non loin de la mer, un de ses camarades de classe disparaît. A partir de là, les problèmes vont commencer pour Tuva.


Mon opinion :


La fille de l'eau est un roman jeunesse et n'a rien à voir avec les romans policiers de l'auteur qui ont enchanté les amateurs du genre. D'où certaines critiques assez négatives que l'on peut lire ici ou là. 
La fille de l'eau est aussi un roman qui repose sur la mythologie nordique et qui introduit donc des créatures surnaturelles, ce qui tombe bien car j'adore les créatures étranges, gentilles ou plus cruelles. Et je n'ai pas été trop déçue puisque l'on rencontre des créatures magiques. Mais ceci dit, ce n'est pas un roman transcendant ou qui révolutionne le genre fantastique ou merveilleux. C'est un roman qui nous fait passer un moment bien sympathique et cela s'arrête là. Il ne faut pas oublier que l'héroïne n'a que douze ans, et que l'auteur n'a pas cédé à la mode consistant à traiter les adolescents de douze ans comme s'ils en avaient dix-huit. Donc, on n'aborde que des problèmes d'enfants de douze ans et le monde est perçu à travers leurs yeux.
Mais je suis quand même satisfaite de cette lecture rafraîchissante.